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Conseils pour gérer les tentations

Vous l’avez sans doute réalisé, l’envie de boire est une réalité aussi malheureuse qu’incontournable. Que vous preniez une pause santé, tentiez de modérer ou ayez accumulé des années de sobriété, vous aurez à gérer la tentation à un moment donné. Et ça ne concerne pas que l’alcool! Le sucre, les réseaux sociaux, tout ce qui délivre une dose de dopamine peut faire retentir le chant des sirènes.

Alors, disons qu’il est 16 h, et le Comité de consommation vient de se réunir. Souffrant de ponctualité terminale, il n’est pas question qu’il remette ça à plus tard! Que faire?

La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’on largue l’alcool, il aura entièrement quitté notre système au bout d’environ cinq jours. Après quoi, toute envie de boire qu’on ressent est purement mentale. En effet, une envie n’est qu’une pensée… l’une parmi les quelque 60 000 et plus que notre cerveau produit par jour! Lorsqu’on a conscience de ce fait, la bataille est à moitié gagnée. Si on planifie comment on gérera ces tentations inévitables, on n’aura pas constamment à se  fier à une volonté de fer pour passer au travers des moments difficiles. Une chance, car des études ont démontré que la volonté n’est pas une ressource infinie. Et voici un secret : la sobriété, ce n’est pas l’inévitable calvaire qu’on nous laisse croire. La clé? Bien se préparer.

 

1. La règle des 90 secondes

Selon la spécialiste du cerveau Jill Bolte Taylor, autrice de Le Cerveau extralucide, « lorsqu’une personne réagit à quelque chose dans son environnement, un processus chimique de 90 secondes se déclenche. Toute réponse émotive qui perdure n’est que la personne qui choisit de rester dans cette boucle d’émotion ». Bref, votre envie de boire est une pensée, « j’aimerais prendre un verre », qui génère une émotion, le désir, qui est une réaction chimique dans votre cerveau qui dure 90 secondes. Alors, lorsque vous fantasmez un verre de rosé, pensez à la règle des 90 secondes; regardez l’horloge et attendez attentivement une minute et demie, en sachant que l’envie s’estompe avec chaque seconde qui passe. Vous vous sentirez mieux lorsque le temps se sera écoulé.

2. Créer un plan d’action

Maintenant, songez à 7 ou 10 choses que vous pourriez faire pour vous distraire lorsque l’envie de boire vous prend. Dressez une liste et gardez-la à portée de la main : ce sera votre Plan d’action lorsque le Comité de consommation se réunira. Consultez votre liste et choisissez l’activité qui trouve le plus grand écho à cet instant. Voici quelques exemples :

  • Écouter un balado sur la sobriété
  • Savourer une délicieuse boisson sans alcool dans un beau verre
  • Prendre une marche/aller courir
  • Réciter une affirmation (« Je suis libre! », « Cette envie n’est qu’une pensée », etc.)
  • Si vous avez la dent sucrée, déguster quelques carrés de chocolat noir
  • Manger une collation protéinée, comme des noix ou du fromage
  • Regarder sa comédie préférée (le rire est une thérapie en soi)
  • Appeler un·e ami·e
  • Prendre un bain
  • Se coucher tôt

 

3. S’interroger

Un dernier conseil, qui a changé la donne pour moi. Disons que c’est la fin de la journée, et comme un métronome, la p’tite voix fatigante dans votre tête vous assure que le moment est absolument idéal pour ouvrir une bouteille. La première chose que vous pouvez faire, c’est vous interroger : Est-ce que j’ai faim? Est-ce que je m’ennuie? Suis-je fâché·e? Fatigué·e? Stressé·e? En vérité, on ne boit pas parce qu’on veut l’alcool lui-même, mais plutôt le sentiment qu’il nous procure. Ou l’inconfort qu’il apaise. Alors, la prochaine fois qu’une de ses envies irrésistibles se pointera, prenez un instant pour écouter votre corps et découvrir ce qu’il essaie de vous dire. Quelle sensation recherchez-vous?

Maintenant, consultez votre liste pratique et choisissez une activité que vous pouvez faire à l’instant pour évoquer cette sensation ou atténuer l’inconfort en question. Disons que vous avez faim : mangez une collation protéinée (en fait, j’en recommande une vers 16 h en général, notre batterie est souvent à plat à cette heure-là). Êtes-vous stressé·e? Faites-vous couler un bon bain chaud. Si vous êtes fatigué·e, il n’y a pas de honte à vous coucher de bonne heure. Je me suis souvent réfugiée dans mon lit à 19 h 30 les premiers jours! Vous avez besoin de dormir de toute façon.

Ces stratégies m’ont aidée à prendre conscience de mon corps et de ses besoins, quelque chose que l’on nous apprend rarement. Et cette prise de conscience, voire révélation, m’a à son tour bien servie dans tous les autres aspects de ma vie. Enfin, j’espère qu’elles vous seront tout aussi utiles! Arrêter de boire, ce n’est pas toujours facile, mais oh!, que le jeu en vaut la chandelle. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à m’écrire. Ce serait un honneur de vous aider sur votre parcours.