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En cas d’urgence : la résilience dans la sobriété

L’alarme d’incendie s’est déclenchée dans mon immeuble il y a environ une heure. Il est présentement 20 h 30, et on vient de nous laisser regagner nos logements. C’était une fausse alerte, heureusement, rien de grave. Je me sens même un peu grisée, à vrai dire! Mais si ça s’était passé il y a quatre ans, je n’aurais certainement pas géré ça sereinement. 19 h 30, un vendredi soir? J’aurais été déjà pas mal pompette. Je m’imagine me précipiter dehors en panique, possiblement échevelée, assurément gênée. Jouant un peu trop fort la carte de la nonchalance, en espérant que personne ne remarque mon visage rouge. Retenant peut-être un hoquet. C’est ça, le problème avec l’alcool : tout est beau, tout est rose, jusqu’à ce que notre consommation sociale se transforme en beuverie solitaire à la maison. En cachette. Empreinte de honte. Et on ne sait pas ce qui est en train de se tramer avant qu’il soit déjà trop tard, et qu’on comment à refuser des invitations de sorties parce que ça va empiéter sur « mon temps juste pour moi ».

Mais à la place de tout ça, je me sentais toute calme. J’ai zyeuté les héroïques pompiers venus nous sauver, philosopher avec une voisine sur le fait que c’était une superbe soirée d’été et non le plein cœur obscur d’une nuit glaciale de janvier. Bref, je me suis amusée! J’ai tissé des liens avec les gens d’à-côté, échangé mon numéro. De nouveaux amis, tiens donc! 

Ah, la sobriété. Ça fait plus de trois ans, et je ne m’en tanne toujours pas. J’ai comme l’impression que je ne m’en tannerai jamais! Qui l’aurait cru?